Parliament Street in Contexte

Thursday 13th July 2017

Parliament Street’s Director of Financial Services, Tim Focas has been interviewed by Contexte, the Journal of French and European Public Policies.Tim spoke about the performance of David Davis, as Secretary of State for Exiting the European Union.

You can read his thoughts here.

Alternatively, we have reprinted the article in English and French, below:

French version

Luttes d’influence britanniques autour du Brexit

13 juillet 2017 à 7 h 00

Le résultat de l’élection générale du 8 juin a affaibli la position de Theresa May au sein du gouvernement, mais aussi dans sa capacité à fixer le cap des négociations. Le ministre David Davis est de retour sur le devant de la scène, secondé par un conseiller de haut vol.

Les négociations sur le Brexit entre Londres et Bruxelles ont officiellement démarré le 19 juin 2017.

Ce jour-là, comme nous l’a expliqué un diplomate européen, « il ne s’est rien passé : les deux parties ont échangé sur la méthode de travail, c’est tout ». Tout débutera réellement le lundi 17 juillet, date qui marquera le début de la première semaine pleine de négociations.

L’avant et l’après 8 juin

Du côté européen, l’UE fait bloc derrière son représentant en chef, le Français Michel Barnier. Les États ont toutefois pris soin de mettre en place des mécanismes pour pouvoir contrôler ses moindres faits et gestes (relire notre article). Outre-Manche, la répartition des tâches n’est pas aussi claire et fait l’objet d’une lutte d’influence entre la Première ministre et le ministre en charge de la sortie de l’UE, David Davis.

Et à ce petit jeu, Theresa May entend bien garder l’avantage et sa mainmise sur la stratégie nationale.

Pour Joseph Owen, spécialiste du Brexit au sein du think tank Institute for Government : « Il n’est pas surprenant qu’un Premier ministre prenne les grandes décisions dans des domaines d’une telle importance, surtout en politique étrangère. Ils ont toujours joué un rôle majeur dans les relations internationales. Mais les commentaires d’élus conservateurs de premier plan après les élections législatives suggèrent qu’ils trouvaient que le processus de décision sur le Brexit était bien trop centralisé. »

En effet, le résultat du scrutin du 8 juin, qui a vu le parti conservateur perdre des sièges et la majorité à la Chambre des communes, a changé la donne.

Au revoir, les deux plus proches conseillers de Theresa May, Nick Timothy et Fiona Hill, démissionnés sans sommation, et retour sur le devant de la scène des ministres.

Même si la résidente du 10 Downing Street se charge toujours des grandes annonces sur le Brexit, comme le discours sur le sort des citoyens européens basés au Royaume-Uni du 26 juin, les membres de son gouvernement n’hésitent plus à élever la voix.

Un anti-UE face à la réalité

Le grand vainqueur de cette élection anticipée n’est autre que David Davis. Un bouleversement.

« Il y a encore quelques mois, à plusieurs reprises, le ministre a lâché à ses interlocuteurs qu’il ne pouvait répondre à leur question car cela allait au-delà de ses attributions » nous explique une source officielle.

Il est aujourd’hui l’homme fort des négociations. Ce libertaire pur et dur, eurosceptique de la première heure, sûr de la puissance du Royaume-Uni, a longtemps exposé sa volonté d’aller à la confrontation avec l’Union européenne.

À l’automne 2012, il nous assurait déjà : « Le fait que des options radicales comme la sortie attirent plus de monde au fil des ans signifie que nous pouvons obtenir plus de l’UE. »

Mais depuis qu’il a été nommé ministre, à la surprise générale, en juillet 2016, son ton a évolué.

« Au contact du milieu des affaires, il semble avoir adouci sa position », explique Tim Focas, directeur des services financiers au sein du think tank Parliament Street.

Il se montre aujourd’hui prêt à faire des concessions favorables aux emplois britanniques, même si cela inclut un accès plus ouvert que prévu des frontières. Il serait même prêt à suivre l’option défendue par le ministre des Finances, Philip Hammond, d’obtenir une période de transition pour les entreprises.

L’homme de main

Derrière ces figures politiques, les travailleurs de l’ombre.

Le plus influent d’entre eux est Oliver Robbins, le secrétaire permanent du ministre en charge du Brexit. Réputé pour son professionnalisme et son intégrité, il possède déjà à 42 ans une longue expérience au sein de la haute administration britannique.

Après être entré au Trésor en 1996, il devient en 2006 le secrétaire particulier du Premier ministre de l’époque, Tony Blair. Il conserve ses fonctions auprès des chefs de gouvernement suivants, jusqu’à son départ pour le ministère de l’Intérieur en septembre 2015. Un ministère alors dirigé par… Theresa May.

Au lendemain du référendum du 23 juin 2016, David Cameron le rappelle parmi ses conseillers. Il le charge des questions internationales et européennes, avant que Theresa May ne le nomme à la plus haute position de l’administration en charge du Brexit.

« Son rôle est majeur et il sera très impliqué dans les négociations : il est l’homme de main de David Davis », nous assure-t-on.

« Il est soutenu dans son travail par le représentant britannique auprès de l’Union européenne, Tim Barrow, notamment choisi en raison de son expérience diplomatique. »

Avant d’être ambassadeur en Ukraine et en Russie, Tim Barrow a plusieurs fois été posté à Bruxelles et avait pris part aux négociations du traité de Lisbonne lors de la présidence britannique du Conseil européen en 2005.

Carence de négociateurs

En plus de cette pression politique, le gouvernement britannique fait face à un véritable défi humain.

« Le bureau d’audit national estime que le gouvernement doit encore remplir un tiers des mille postes nécessaires au suivi des négociations », explique Tim Focas, du think tank Parliament Street.

« Nous manquons toujours de hauts fonctionnaires ayant eu une expérience de négociations commerciales, qui sont depuis plusieurs décennies gérées par la Commission européenne. Ils n’ont jamais eu à gérer de telles situations et se retrouvent aujourd’hui à devoir prendre des décisions cruciales… »

Lors d’une conférence de presse donnée le 12 juillet à Bruxelles, le négociateur européen, Michel Barnier, n’a pas manqué de faire remarquer qu’à quelques jours d’un nouveau round de négociations, le Royaume-Uni n’avait toujours pas fait connaître ses positions sur la plupart des sujets…

 

English translation

British influence struggles around the Brexit

July 13, 2017 at 7:00 am

The outcome of the June 8 general election weakened Theresa May’s position within the government, but also her ability to set the stage for negotiations. Cabinet Minister David Davis is back at the forefront, backed by a top-flight adviser.

The negotiations on the Brexit between London and Brussels officially started on 19 June 2017.

That day, as one European diplomat explained, “nothing happened: the two sides exchanged views on the method of work, that’s all.” It will start on Monday, July 17, which will mark the start of the first full week of negotiations.

Before and after June 8

On the European side, the EU stands behind its chief representative, Frenchman Michel Barnier. Member States, however, have taken care to put in place mechanisms to control their every move (read our article). Outre-Channel, the distribution of tasks is not so clear and is the subject of a battle of influence between the Prime Minister and the minister in charge of the exit of the EU, David Davis.

And in this little game, Theresa May intends to keep the advantage and its control over the national strategy.

For Joseph Owen, Brexit expert at the Institute for Government think tank: “It is not surprising that a Prime Minister takes major decisions in areas of such importance, especially in foreign policy. They have always played a major role in international relations. But the comments of prominent conservative politicians after the parliamentary elections suggest that they found the decision process on the Brexit to be too centralised. ”

Indeed, the result of the June 8 election, which saw the Conservative party lose seats and the majority in the House of Commons, changed the situation.

So it was goodbye to Theresa May’s two closest advisers, Nick Timothy and Fiona Hill, who resigned without warning, and power returned to cabinet government.

Even though the resident of 10 Downing Street is still in charge of the big announcements on the Brexit, such as the speech about the fate of the European citizens based in the United Kingdom on June 26, the members of her government are no longer hesitant to raise their voices.

A Eurosceptic faces the reality

The big winner of this early election is none other than David Davis. An upheaval.

“A few months ago, on several occasions, the minister let go to his interlocutors that he could not answer their question because it went beyond his attributions,” explains an official source.

He is today the strong man of the negotiations. This pure and hard-nosed libertarian, Eurosceptic of the first hour, sure of the power of the United Kingdom, long exposed his will to go to the confrontation with the European Union.

In the fall of 2012, he already assured us: “The fact that radical options like exit draw more people over the years means that we can get more from the EU. ”

But since he was appointed minister, to everyone’s surprise, in July 2016, his tone has evolved.

“He seems to have softened his position with the business community,” says Tim Focas, director of financial services at the think tank Parliament Street.

It is now ready to make concessions favourable to British jobs, although this includes more open than expected access to borders. He would even be prepared to follow the option put forward by Chancellor of the Exchequer, Philip Hammond, to get a transition period for businesses.

The Puppet Masters

Behind these political figures, workers from the shadows.

The most influential among them is Oliver Robbins, the permanent secretary to the minister in charge of Brexit. Renowned for his professionalism and integrity, he already has 42 years of experience in senior British administration.

After entering the Treasury in 1996, in 2006 he became the private secretary of Prime Minister Tony Blair. He held office with the following heads of government, until his departure for the Home Office in September 2015. A ministry then headed by … Theresa May.

In the aftermath of the June 23, 2016 referendum, David Cameron reminded him of his advisers. He was responsible for international and European affairs before Theresa May appointed him to the highest position of the administration in charge of the Brexit.

“His role is major and he will be very involved in the negotiations: he is the henchman of David Davis,” we are assured.

“He is supported in his work by the British permanent representative to the European Union, Tim Barrow, chosen in particular because of his diplomatic experience. ”

 

Prior to taking up his current post, Tim Barrow, was the UK’s Ambassador to the Ukraine and then, subsequently, the Russian Federation.

Comments are closed.